L'année 2014 est donc terminée, mon top finalisé, et pourtant j'ai oublié de citer deux albums importants, ceux de La Féline et de Orouni. Seul hic, je connais Rémi qui se cache derrière Orouni et Agnès, qui est l'âme de La Féline.
Printemps et été 2014, alors que j'écoutais Grand Tour en boucle, je me demandais comment j'allais bien pouvoir parler d' Orouni et de son album sans pouvoir être taxé de copinage. Comment classer son album sans entendre: "Ouais enfin, bon, Orouni, tu le connais personnellement, donc c'est normal que tu trouves son album génial".
Automne et Hiver 2014, rebelote avec l'album de La Féline, et je prends peur.
A mes yeux, aujourd'hui, Internet ressemble de plus en plus à un grand mensonge où sous couvert d'anonymat, on peut encenser n'importe qui, n'importe quoi. On achète des fans, des commentaires, des blogs, on promeut tout et son contraire.
Le peu de lecteurs qui passe par ici sont des amis, de la famille. Alors je me devais de garder une certaine éthique, presque surannée. On ne me changera pas. J'ai donc décidé, dans la douleur de ne pas classer ces deux albums qui pourtant méritaient une place dans mon Top 10.
Sur Grand Tour, Orouni a placé l'une des plus belles chansons de 2014, Firearms. Sans doute ce que j'ai entendu de plus émouvant cette année, de plus beau avec Sun Kil Moon. Un trésor de chanson que je vais chérir longtemps.
Et le reste de l'album ? Il n'est pas du même bois (folk), il est plus pop, plus enlevé, avec des merveilles afro-pop comme Kalimbalism, de divines trompettes sur The Sea Castle ou les cavalcades de Speedball.
Le premier album officiel de La Féline contient lui aussi une immense chanson, un truc dingue, ma chanson préférée de l'année (juste devant Firearms): c'est le titre éponyme, Adieu l'Enfance, avec un final dantesque (on se croirait presque chez Popol Vuh). C'est d'ailleurs la formidable qualité de cet album: être accessible à tous tout en distillant délicatement de l'audace, de l'avant-garde, de subtiles expérimentations (le rythme motorik de La Fumée Dans le Ciel est génial dans son genre).
A la maison, mon amie, fan de Céline Dion, découvre grâce à La Féline qu'elle aime aussi Nico (Rêve de Verre, troublant à souhait, me rappelle le Petit Chevalier). Pour moi, c'est tout simplement inestimable.
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