Ce disque, c'est Menneskekollektivet du duo norvégien Lost Girls. Et c'est facile le disque qui m'aura le plus marqué pour l'instant et que j'ai le plus écouté.
Menneskekollektivet est un disque ambitieux, complexe, difficile d'accès, mais somptueux et assez ahurissant. Composé de 5 plages, il s'ouvre sur le titre éponyme qui dure 12 minutes et propose un trip assez dément, porté par une rythmique rachitique tournant en boucle, la voix Jenny Hval faisant le reste. Un début en spoken word, puis un chant cristallin, ce titre a de quoi rendre maboule.
Puis arrive le sombre Losing Something avec ces percussions angoissantes, son orgue d'église, et toujours le chant extraordinaire de Jenny. A la croisée de la Dream-pop et de la new-wave, le titre est une réussite.
Le troisième titre qui s'enchaine parfaitement, Carried by Invisible Bodies, creuse encore un peu plus le sillon, avec un choix plus électronique. Un peu plus terne, il permet de préparer le choc tellurique qu'est Love, Lovers, MA chanson de l'année 2021. Et accessoirement le titre sur lequel je danse le plus actuellement.
Love, Lovers commence curieusement, avec un son lointain. La voix de Jenny déclame quelques moments de pure poésie. C'est assez organique (on entend comme des bruits d'eau) et la petite musique commence à s'incruster dans votre tête de façon insidieuse. Au bout de 3 minutes, le rythme s'accélère, comme dans une sorte de transe: la machine est lancée et va prendre son temps pour prendre le contrôle de vos sens. Au bout de 6 minutes Jenny commence à chanter, de façon répétitif et Love, Lovers peut enfin décoller, avec des arpèges de guitares envoûtants et toujours cette irrésistible rythmique. Lorsque Jenny se mettra à psalmodier des wouhou d'une pureté stupéfiante (Dead Can Dance peut aller se rhabiller), vous serez ailleurs, ce sera fini pour vous.
Ce premier album se termine par Real Life, un titre ancré dans l'air du temps où la prose de Jenny fait tour à tour sourire et grimacer (et cette guitare à la Maurice Deebank !). Il clôture en beauté cet album phare, puissant, inouï. Immense.
34/ THE BESNARD LAKES.....The Besnard Lakes Are The Last of the Great Thunderstorm Warning